Énergie Verte Aveuglément
L'Exemple Allemand de la "Energiewende" ( = transition énergétique)
L'investissement de la production électrique renouvelable en Allemagne de 1995 à 2014 a été de 350 milliards d'Euros.
Soit : le double de la construction de nos 58 centrales nucléaires avec les filières de retraitement et la recherche associée.
Ou soit : la valeur de l'exploitation et la maintenance du parc pendant 60 ans et le démantèlement qui va avec (lequel est sûrement largement sous-estimé j'en conviens et j'y reviendrai).
Dans ce paquet : une puissance électrique supplémentaire installée de 90 Gigawatts répartis en :
38 de solaire, 40 d'éolien, 9 de biogaz, et 4 en hydraulique, et tous les câbles dans tous les sens qui vont avec. Pour finir par produire 150 Térawattheure par an aujourd'hui. Soit un taux d'utilisation moyen d'environ 1700 heures par an ; soit une moyenne de 20%.
A titre de comparaison, le parc nucléaire Français complet est de 58 centrales pour 65 Gigawatts installés. Mais à 75% d'utilisation en moyenne, tout est là.
Donc pour 350 milliards d'Euros, quelle a été l'évolution vis-à-vis des combustibles fossiles ? Vous savez ceux du méchant CO2 qu'il faut combattre à tout prix suite au protocole de Kyoto (1997).
Les Allemands ont baissé leur consommation de combustibles fossiles de … = zéro !
En effet, ils ont fait le choix de réduire leur nucléaire en compensation. Décision prise chez eux en 2003 (bien avant Fukushima), mais qui a changé l'objectif initial. Ils étaient pourtant signataires du fameux "paquet Climat-Énergie" dit "3 fois 20" du Parlement Européen en 2008. A croire que eux non-plus ne croient pas tant que ça à la responsabilité du CO2 sur les évolutions du climat. Soit ! c'est pas moi qui vais les contredire.
Mais il en manque : sur les huit dernières années, l'écart entre réduction du nucléaire et augmentation du renouvelable est d'environ 20 térawattheures par an. Comme le charbon, le fuel et le gaz n'ont pas bougé, et que la consommation a stagné ces dernières années, le surplus est passé en export.
En effet quand le vent souffle il est assez compliqué de ralentir une centrale thermique et de lui baisser son taux de charge, qui est entre-autres, le fil conducteur de sa rentabilité. Le producteur doit des comptes, et s'il exploite une centrale en dessous de son optimum de productivité, il va perdre des points. Alors on aiguille le surplus vers l'export. Malheureusement le pays voisin a du vent, lui aussi, et n'a pas réellement besoin d'électricité. Eh oui, les dépressions Atlantiques n'en font qu'à leur tête et frappent indifféremment les pays nord-européens ! Du coup les prix baissent, et ça ne plait pas aux états, mais le marché est le marché, ainsi va le monde aujourd'hui.
C'est peut-être bête mais apparemment il n'y a pas de candidats pour changer cela…
Donc que peut-on résumer au final ?
- Une dépense colossale pour une production très faible.
- Tellement faible que la création est quasiment stoppée actuellement
- un rendement totalement négatif puisqu'on produit à très cher et qu'on vend à perte.
- Un impact négatif puisque l'influence sur le marché est la baisse des prix.
- L'arrêt du nucléaire, bien ! mais l'arrêt de toute recherche en la matière.
- Le maintien massif des combustibles fossiles sans optimisation de la ressource.
- Un parc renouvelable déclinant et à la maintenance coûteuse
Les Verts nous disent que le Nucléaire pousse à la consommation parce qu'il est caché loin des villes, alors que les renouvelables que l'on voit partout devant chez soi incitent à maîtriser la consommation ! Faux : L'Allemagne a vu sa consommation augmenter entre 1995 et 2014 de 14% contre 12% en France pour la même période.
Le sang de la croissance, c'est tout bêtement de l'énergie… Ça aussi c'est un paramètre que peu de gens ont intégré, pourtant tellement basique. Pour produire, transformer, vendre, réparer, transporter, vivre et travailler, bizarrement nous avons tous pris pour habitude d'utiliser des machines pour nous aider. Et les machines elles mangent quoi ? De l'énergie.
Et pas qu'un peu ! Un petit exemple que je cite souvent :
1 kiloWatt.heure c'est une machine de 1 kilowatt fonctionnant à plein régime pendant une heure.
Cela représente un travail équivalent très simple :
soulever une altère de 98 kilo à 1 mètre au-dessus du sol, à chaque seconde
et pendant 1 heure. Vous pouvez faire l'expérience… c'est usant !
Et ça coute environ 8 centimes d'Euro. On est loin du SMIC.
Alors au vu de ces résultats formidables, pourquoi n'y aurait-il pas un "COP-truc-machin" et un "GIEC-chose-fêtards" qui permettrait de fédérer la recherche sur l'évolution du nucléaire civil ? sur le solaire dans le sud et non dans le nord ? sur l'énergie houlomotrice modulaire ? sur le stockage d'énergie par voie d'H2 ? etc... etc...
Des essais ont été abandonnés avec le Thorium, et aussi sur la Fusion-Laser ! Les investissements requis sont colossaux nécessiteraient d'être de l'ordre du domaine public, étatique, et international.
On le fait bien pour les télécom en envoyant des fusées et des satellites super géniaux pour nos smartphones et tout et tout. On le fait bien pour 'Cadarache' : recherche fondamentale sur la fusion de l'hydrogène qui ne déboucherait sur une application quelconque que dans plusieurs siècles.
On a fait la bêtise suprême de privatiser la production nucléaire, qui se trouve désormais sous le joug du marché. Quelle erreur ! Alors que les investissements dans les nouvelles techniques ne peuvent pas s'amortir sur l'existant ! Et ce serait tout de même plus sympa d'avoir à gérer des déchets radioactifs de quelques décennies de demi-vies (Thorium), au lieu de millénaires ? (Uranium)
P.S. : le schéma ci-dessous illustre les raccourcis qu'il ne faut surtout pas faire.
(bois, charbon, fuel, gaz, atome, ne sont pas comparables à leurs seule valeur de kW.h / kg ce ne sont pas les mêmes usages possibles ni moyens de transport, ni résidus après usage....)
(encore moins les systèmes de productions n'ont rien à voir en terme de disponibilité, facilité de mise en réseau, souplesse de pilotage, base de service continue / intermittent, etc... etc...)
Pourquoi les Politiques, et les Médias, et GIEC, ou G20, ou
tous ces instruments pompeux,ne se donnent pas la peine
de se renseigner des ordres de grandeurs, des unités,
des flux entrants et sortants ?
Pourquoi le raisonnement est-il toujours absent ?
Vous savez ce truc dans une boîte, juste en dessous de nos cheveux,
qui nous permet de nous souvenir d'hier, d'assimiler la situation actuelle,
et d'imaginer ce que pourraient être nos lendemains…!